Le bilan définitif de la Sécurité Routière a été publié ce mercredi 31 mai 2023. Selon le rapport de l’Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière (ONISR), 3 550 personnes ont perdu la vie sur les routes de France métropolitaine et d’outre-mer dont 3267 morts rien qu’en métropole. Ce chiffre représente une augmentation de 1,5% par rapport à 2019 et de 10,3% par rapport à 2021. Rappelons que la France comptait 16 545 morts pour le “record” sur l’année 1972.
Variation du nombre de morts depuis 2009 (graphique)
Les principales causes d’accidents mortels sur les routes de France
- Les excès de vitesse : 28 %;
- L’alcool au volant : 23 %;
- Les stupéfiants : 13% ;
- l’inattention : 13% ;
- Un malaise : 10%;
- Un défaut de priorité : 9%;
- Un dépassement dangereux 5%;
- La fatigue : 5%;
- Le fait de rouler à contresens : 4%;
- Un changement de file : 4%;
A noter qu’un accident peut avoir plusieurs causes, ce sont des facteurs comportementaux multi-factoriels.
Comme on peut le voir, la vitesse est clairement plus marquée chez les jeunes conducteurs (38%) tout comme l’alcool (23%) et les stupéfiants (21%), les malaises suivent une évolution inverse en toute logique.
Quelques chiffres remarquables par catégorie d’usagers
Les Conducteurs de Véhicules de Tourisme
Parmi les victimes, 838 étaient des occupants de véhicules de tourisme. Cela représente une part significative de la mortalité routière, en particulier dans les accidents sans tiers impliqué.
Les deux-roues motorisés
Les usagers de deux-roues motorisés (2RM) ont été durement touchés comme chaque année, avec 282 décès enregistrés en 2022. Il est à noter que malgré le fait que le trafic de deux-roues ne représente que 2% du trafic total, ils représentent une part disproportionnée des décès (22%) et des blessés graves (33%) notamment avec des séquelles sur la route (39%). Un chiffre stable dans le temps mais toujours édifiant.
Les cyclistes
L’accidentalité cycliste a augmenté avec 245 tués en 2022, soit 58 tués de plus qu’en 2019. Cette augmentation, est visible en agglomération et hors agglomération et est attribuable à une accélération du développement de la pratique cycliste suite à la pandémie. Selon l’association Vélo et Territoires, la pratique du vélo en milieu urbain a augmenté de 34%, et en milieu périurbain de 17%.
Il est important de noter que 47% des cyclistes tués étaient âgés de 65 ans ou plus.
Les piétons
La mortalité piétonne, quant à elle, est remontée au niveau de 2019 avec 488 tués. Plus de la moitié de cette mortalité concernait chaque année les seniors de 65 ans ou plus, mais en 2022, cette part a baissé à 45%.
Les territoires d’outre-mer
Les routes des territoires d’outre-mer ont également connu une mortalité routière élevée en 2022, avec 283 décès, un résultat supérieur de 11% à l’année 2019. Les usagers de deux-roues motorisés représentent une part importante de la mortalité routière outre-mer, équivalente à la mortalité en véhicule de tourisme.
Les tranches d’âge les plus touchées
En 2022, la mortalité a augmenté le plus fortement parmi les usagers de 65-74 ans (+ 22% par rapport à 2019) et 35-44 ans (+ 10%), alors que celle des 25-34 ans a diminué (- 10%). Le nombre de blessés graves estimés a diminué, notamment pour les 85 ans ou plus (- 13%) et les 45-54 ans (- 7%).
L’alcool au volant : toujours un cause majeure d’accidents mortels
En 2022, l’alcool au volant a été cité dans 23% des conducteurs présumés responsables d’un accident mortel. Cette proportion est particulièrement élevée chez les jeunes conducteurs âgés de 18 à 24 ans, où une alcoolémie positive est impliquée dans 47% des cas.
Les accidents liés à l’alcool sont plus fréquents la nuit et le week-end. En effet, la nuit, le risque d’accident mortel est multiplié par 3, et le week-end par 2.
Plus généralement, 42% des accidents mortels impliquent au moins un conducteur sous l’influence de l’alcool, de stupéfiants, ou des deux.
L’usage des stupéfiants
L’usage de produits stupéfiants au volant est toujours une cause importante du nombre de morts sur la route. 23% des personnes présumées responsables d’un accident mortel avaient consommé des stupéfiants. Un chiffre en augmentation et dont l’actualité récente se rappelle à notre souvenir avec notamment un débat sur la création d’une nouvelle catégorie d’homicide.
Cette question est celle de la création d’une nouvelle infraction d’homicide routier pour les accidents mortels causés par des conducteurs sous l’influence de l’alcool ou de stupéfiants.
Actuellement, ces actes sont qualifiés d’homicides involontaires, un terme qui choque les familles des victimes d’accidents de la route. Les associations de victimes et les avocats spécialisés en droit pénal routier sont partagés sur la question arguant que la question est juridiquement complexe.
Reste en suspends, la question de la prise de CBD qui induit parfois des tests positifs au THC (cannabis). Une question déjà traitée sur notre blog avec les conseils de Me. Etienne LeJeune.
