Quels sont les taux d’alcoolémie en Europe et dans le monde ? En France, la limite d’alcool au volant est de 0,5g/L de sang (0,25mg/L d’air expiré en équivalent). Nous avons réalisé un tableau qui présente des taux actualisés.
Les limites d’alcool dans les pays de l’Union Européenne
Nous avons aussi rajouté le Royaume-Uni pour l’Angleterre, la Suisse, le Canada, les Etats-Unis, le Japon et l’Australie.
Pays | Conducteurs généraux (g/L) | Jeunes conducteurs (g/L) | Conducteurs professionnels (g/L) | Source |
---|---|---|---|---|
Allemagne | 0,5 | 0,0 | 0,0 | Code de la route (StVG §24a) |
Australie | 0,5 | 0,0 (novices, dépend de l’État) | 0,2 ou 0,0 (pros, dépend État) | NSW Government – Drink Driving Laws |
Autriche | 0,5 | 0,1 (pendant 2 ans) | 0,1 | oesterreich.gv.at – Alcool au volant |
Belgique | 0,5 | 0,5 (pendant 2 ans) | 0,2 | awsr.be |
Bulgarie | 0,5 | 0,0 | 0,5 | ETSC |
Canada | 0,8 (fédéral) | Varie selon provinces | Varie selon provinces | Criminal Code (art. 320.14) |
Chypre | 0,5 | 0,2 | 0,2 | Ministry of Transport (Chypre) |
Croatie | 0,5 | 0,0 | 0,0 | Zakon o sigurnosti prometa (Croatie) |
Danemark | 0,5 | 0,5 | 0,5 | ETSC |
Espagne | 0,5 | 0,3 (2 ans) | 0,3 | BOE.es – JO espagnol |
Estonie | 0,2 | 0,2 | 0,2 | ETSC |
États-Unis (USA) | 0,8 (pour >21 ans) | 0,0 si <21 ans | Varie selon États | NHTSA.gov |
Finlande | 0,5 | 0,5 | 0,5 | ETSC |
France | 0,5 | 0,2 (3 ans) | 0,5 (0,2 bus) | article R234-1 et article L234-1 du Code de la route. |
Grèce | 0,5 | 0,2 | 0,2 | ETSC |
Hongrie | 0,0 | 0,0 | 0,0 | ETSC |
Irlande | 0,5 | 0,2 | 0,2 | garda.ie |
Italie | 0,5 | 0,0 (3 ans) | 0,0 | ACI.it |
Japon | ~0,3 | N/A | N/A | keishicho.metro.tokyo.lg.jp (Police Tokyo) |
Lettonie | 0,5 | 0,2 | 0,5 | ETSC |
Lituanie | 0,4 | 0,0 | 0,0 | policija.lrv.lt (Lituanie) |
Luxembourg | 0,5 | 0,2 | 0,2 | police.public.lu |
Malte | 0,5 | 0,2 | 0,2 (0 pour les bus) | ETSC |
Pays-Bas | 0,5 | 0,2 | 0,2 | Wetten.overheid.nl – art. 8 |
Pologne | 0,2 | 0,2 | 0,2 | Police polonaise |
Portugal | 0,5 | 0,2 | 0,2 | ETSC |
République tchèque | 0,0 | 0,0 | 0,0 | loi n° 361/2000 du Recueil des lois de la République tchèque |
Roumanie | 0,0 | 0,0 | 0,0 | loi n° 49/2006 de la Roumanie, intitulée “Loi sur la sécurité routière” |
Royaume-Uni (UK) | 0,8 (Angleterre, etc.) / 0,5 (Écosse) | N/A | N/A | GOV.UK – The Drink Drive Limit |
Slovaquie | 0,0 | 0,0 | 0,0 | ETSC |
Slovénie | 0,5 | 0,0 | 0,0 | ETSC |
Suède | 0,2 | 0,2 | 0,2 | Gouvernement de Suède |
Suisse | 0,5 | 0,1 ou 0,0 (novices) | 0,1 ou 0,0 (pros) | Justice du canton de Genève |
Les pays à tolérance zéro et leurs sanctions
Plusieurs pays européens n’autorisent aucune trace d’alcool dans le sang pour la conduite. On parle de 0,0 g/L ou 0,2 g/L maximum. Parmi eux :
Hongrie : 0,0 g/L
En Hongrie, conduire avec la moindre trace d’alcool est un délit. Les sanctions sont sévères : amendes substantielles (pouvant atteindre plusieurs centaines d’euros), retrait immédiat du permis et, en cas de récidive, risque d’emprisonnement.
République tchèque : 0,0 g/L
La législation tchèque (loi n° 361/2000) prévoit également 0,0 g/L. Les forces de l’ordre appliquent des sanctions administratives (amendes dès le premier contrôle positif) et peuvent retirer le permis en cas d’alcoolémie, même infime.
Roumanie : 0,0 g/L
En Roumanie, la loi n°49/2006 (dite “Loi sur la sécurité routière”) met l’accent sur la tolérance zéro. Le conducteur positif s’expose à des sanctions pénales (peines de prison) si le taux détecté dépasse les seuils considérés comme un délit. En dessous, des sanctions administratives (amendes) s’appliquent.
Slovaquie : 0,0 g/L
En Slovaquie, la police ne fait aucune différence entre un conducteur “légèrement positif” et un autre plus fortement alcoolisé : toute alcoolémie constitue une infraction qui peut entraîner retrait du permis et sanctions financières.
Les pays les plus tolérants
À l’autre extrémité, certains pays fixent des seuils plus élevés :
Royaume-Uni (Angleterre, Pays de Galles, Irlande du Nord) : 0,8 g/L
L’une des limites les plus hautes d’Europe. Toutefois, l’Écosse a abaissé la sienne à 0,5 g/L. Les sanctions restent néanmoins importantes : en cas de contrôle au-dessus de 0,8 g/L (ou 0,5 en Écosse), vous risquez une forte amende, un retrait de permis et, en cas de récidive, une peine de prison.
États-Unis : 0,8 g/L à l’échelle fédérale pour les conducteurs de plus de 21 ans
La législation varie selon les États, mais la limite “générale” reste à 0,8 g/L. En revanche, pour les conducteurs de moins de 21 ans, la tolérance est souvent proche de zéro (0,0 ou 0,2 g/L). Les sanctions peuvent aller d’une simple suspension de permis à des peines d’emprisonnement pour des taux très élevés ou en cas de récidive.
Canada : 0,8 g/L au niveau fédéral
Les provinces sont libres de fixer des seuils plus bas. Par exemple, l’Ontario a instauré une zone d’avertissement pour les taux entre 0,5 et 0,8 g/L, avec sanctions administratives, tandis que la conduite au-delà de 0,8 g/L entraîne des sanctions pénales.
Ces pays plus “tolérants” ont souvent d’autres mesures dissuasives, comme la récidive considérée comme un crime, l’utilisation d’éthylotests antidémarrage ou l’augmentation progressive des amendes.
Des sanctions très différentes
Les sanctions pour alcool au volant varient considérablement à travers le monde, reflétant des approches législatives et culturelles diverses en matière de sécurité routière.
En France, un taux d’alcoolémie compris entre 0,5 g/L et 0,8 g/L entraîne une amende forfaitaire de 135 € et un retrait de six points sur le permis de conduire. On parle d’alcoolémie contraventionnelle. Au-delà de 0,8 g/L, les sanctions peuvent inclure une amende pouvant atteindre 4 500 €, une suspension du permis jusqu’à 3 ans, voire une peine de prison. C’est une alcoolémie délictuelle.
En Allemagne, dépasser la limite légale de 0,5 g/L peut entraîner une amende de 500 €, un retrait de points et une suspension du permis pour un mois. Pour des taux supérieurs ou en cas de récidive, les amendes augmentent et la suspension du permis peut être prolongée.
Au Japon, les sanctions sont particulièrement sévères. Conduire avec un taux d’alcoolémie supérieur à 0,3 g/L peut entraîner une amende pouvant atteindre 7 000 €, une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à cinq ans, et une suspension ou une annulation du permis de conduire. De plus, les passagers sachant que le conducteur est sous l’influence de l’alcool peuvent également être sanctionnés.
Effets de l’alcool sur la conduite
Même en dessous du seuil légal, l’alcool a des conséquences importantes sur la vigilance, les réflexes et la vision :
- Altération de la coordination : l’alcool affecte l’équilibre, la motricité fine et la coordination entre les mains, les pieds et les yeux.
- Ralentissement des réflexes : le temps de réaction augmente, ce qui rend plus difficile d’effectuer une manœuvre d’urgence (freinage brusque, évitement, etc.).
- Vision troublée : l’alcool peut diminuer la capacité à voir clairement, notamment de nuit. Il perturbe la vision périphérique et la perception des distances.
- Surconfiance : effet pernicieux, l’alcool peut donner l’impression d’être plus lucide que réellement, augmentant les prises de risques au volant.
Même de faibles doses (0,2 ou 0,3 g/L) peuvent diminuer l’aptitude à la conduite. Les études de la Sécurité routière (par exemple en France) montrent qu’au-delà de 0,5 g/L, le risque d’accident mortel est multiplié de manière significative.
Une autre étude menée par Keall et al. (2004) a révélé qu’avec un taux d’alcoolémie de 0,2 g/L, le risque d’être impliqué dans un accident mortel est plus de deux fois supérieur à celui d’un conducteur non alcoolisé.