Choisir entre une voiture électrique et une voiture thermique est une question sensible à l’heure d’un possible abandon de la prime à la conversion pour 2025. Au-delà des clichés, quels sont les coûts réels ? Quelle est la solution la plus économique au jour le jour ? Dans cet article, nous allons comparer les deux types de véhicules thermiques et électrique, chiffres à l’appui, pour vous aider à faire le moins mauvais choix possible.
Coûts de carburant vs coûts de recharge
Carburant : essence/diesel
Commençons par l’essence. À 1,85 €/litre en moyenne pour le SP95 et 1,75 € pour le diesel, faire le plein peut rapidement vider votre portefeuille. Prenons un SUV comme le Toyota RAV4 : avec une consommation moyenne de 7,5 L/100 km, un trajet de 500 km vous coûtera environ 69 €.
Recharge : électrique
Côté électrique, c’est une autre histoire. À domicile, les tarifs varient entre 8 et 15 centimes par kWh selon l’heure de recharge. Avec une Tesla Model Y consommant environ 15 kWh/100 km, ce même trajet de 500 km reviendra à 7,50 €.
En station publique rapide, les prix montent à environ 0,50 €/kWh, ce qui porterait la facture à 37,50 €. Oui, c’est plus cher qu’à domicile, mais toujours moins que le RAV4. Moralité : la borne maison reste imbattable.
Un véhicule électrique permet de réaliser des économies à l’usage, estimées à environ 1 200 euros par an, même avec des prix élevés de l’électricité, d’après le rapport de France Stratégie 2022. Cela à condition de la recharger à domicile ou sur une borne gratuite.
Coût carburant/recharge : avantage électrique (à la maison).
Consommation en ville
Les véhicules électriques sont particulièrement avantageux en ville grâce à leur efficacité énergétique et leur freinage régénératif, qui permet de récupérer de l’énergie lors des décélérations. Contrairement aux thermiques, qui consomment davantage en raison des arrêts fréquents et des embouteillages, les électriques maintiennent une consommation stable.
Consommation réduite : jusqu’à 3 à 4 fois moins coûteuse en énergie que les thermiques en ville.
Efficacité accrue : le freinage dit “régénératif” limite les pertes d’énergie.
Adaptabilité urbaine : consommation optimale même dans des conditions de trafic dense.
Consommation en ville : avantage électrique.
Consommation sur autoroute
Sur autoroute à 130 km/h, les véhicules électriques perdent une partie de leur avantage en termes de consommation énergétique, car leur efficacité diminue à haute vitesse, notamment en raison de la résistance aérodynamique. Les moteurs thermiques sont clairement plus performants sur ce type de trajet.
Consommation accrue : les électriques consomment davantage d’énergie à haute vitesse, parfois jusqu’à doubler leur consommation en ville.
Autonomie réduite : l’autonomie des véhicules électriques diminue rapidement sur autoroute, nécessitant des pauses recharge plus fréquentes.
Performances thermiques stables : les moteurs thermiques maintiennent une consommation plus constante, restant compétitifs sur ce type de trajet.
Sur autoroute à 130 km/h avantage thermique.
Entretien : les petites surprises des garagistes
Voiture thermique
Ah, l’entretien d’une thermique. Vidanges, filtres, bougies et courroies… on pourrait presque croire qu’il s’agit d’un abonnement Netflix version mécanique. Ces rendez-vous obligatoires coûtent en moyenne entre 300 et 600 € par an, sans parler de l’usure rapide des freins, surtout en ville.
Voiture électrique
De leur côté, les électriques brillent par leur simplicité. Pas de moteur thermique, donc moins de pièces à surveiller. Résultat : une facture d’entretien divisée par deux, oscillant entre 100 et 300 € par an.
Ajoutez à cela les freins régénératifs qui prolongent la vie des plaquettes, et vous comprendrez pourquoi les garages voient d’un mauvais œil l’essor de l’électrique.
Entretien : avantage électrique
Coûts des réparations
Les coûts de réparation, souvent sous-estimés, peuvent représenter une surprise désagréable, notamment pour les propriétaires de voitures électriques haut de gamme.
D’après Automotive News, bien que les réparations des modèles Tesla soient significativement plus coûteuses, les VE d’autres marques présentent des coûts de réparation proches de ceux des véhicules thermiques.
Selon les données du troisième trimestre de Mitchell, les réparations des Tesla coûtent en moyenne 5 552 $, soit environ 1 350 $ de plus que les véhicules à essence. En revanche, les VE non-Tesla ont des coûts de réparation moyens de 4 474 $, seulement 269 $ de plus que les véhicules thermiques. Cette différence est attribuée aux technologies avancées et aux caractéristiques de sécurité des Tesla, qui augmentent les coûts de réparation et les primes d’assurance.
Les batteries, pièce maîtresse des véhicules électriques, représentent également un poste de coût important en cas de choc. Même si elles sont bien protégées, une batterie endommagée peut nécessiter un remplacement total. Pour les véhicules thermiques, les réparations sont généralement moins coûteuses grâce à une mécanique plus standardisée et à un réseau de garagistes plus large.
Pour ce qui est du moteur, nous l’avions vu le VE est increvable dans notre article sur la durée de vie d’une voiture électrique.
Coûts des réparations : avantage thermique
Coût d’assurance : une différence à considérer
Bien que l’assurance auto des véhicules électriques ait longtemps été perçue comme plus avantageuse que celle des modèles thermiques, cette tendance est en train de s’inverser en raison de l’augmentation des coûts de réparation et de la fin de certains avantages fiscaux.
Assurer une voiture électrique peut être légèrement plus coûteux que pour une voiture thermique, bien que cela dépende fortement du modèle et du profil du conducteur.
Les véhicules électriques haut de gamme, comme une Tesla Model 3 ou une Audi e-tron, sont souvent associés à des primes d’assurance très élevées. Cela s’explique par le coût élevé des réparations en cas d’accident et la valeur élevée du véhicule lui-même. En cause, les coûts des batteries qu’il faut souvent changer complètement en cas de choc.
Autre facteur contribuant à cette hausse : la suppression de l’exonération de la TSCA. Jusqu’à présent, les véhicules électriques bénéficiaient d’une exonération de la Taxe Spéciale sur les Conventions d’Assurance (TSCA), permettant une économie de 15 % en tous risques. Cette exonération prends fin en 2024, entraînant une augmentation des primes d’assurance à venir.
En revanche, pour des modèles plus abordables comme la Dacia Spring ou la Renault Zoe, les coûts d’assurance peuvent être proches de ceux des voitures thermiques, voire parfois inférieurs. Cela est dû aux aides écologiques et à une perception de risque moindre pour les petites citadines électriques.
Coût d’assurance : dépend du modèle match nul.
Prix d’achat : l’investissement initial
Voiture thermique
Les véhicules thermiques, qu’ils soient à essence ou diesel, ont longtemps dominé le marché grâce à leur coût d’achat plus abordable. En 2023, le prix moyen d’une voiture neuve en France était estimé à 35 118 €, en hausse par rapport aux 26 800 € de 2020, principalement en raison de l’inflation et de l’arrivée massive de modèles électriques plus chers .
Les citadines et compactes thermiques restent néanmoins plus accessibles, avec des modèles d’entrée de gamme autour de 15 000 €.
Voiture électrique
Les voitures électriques affichent généralement un prix d’achat plus élevé, principalement en raison du coût des batteries. Par exemple, la Tesla Model 3 démarre à 40 970 €, tandis que la Hyundai Ioniq 5 est proposée à partir de 48 520 € .
Cependant, des modèles plus abordables comme la Dacia Spring, légère et équipée de petits moteurs pour moins consommer en ville et sur départementales, sont disponibles . De plus, des aides gouvernementales, telles que le bonus écologique encore de 4 000 euros en 2024 peuvent réduire (un peu) la note.
Pour un véhicule électrique du segment B (type citadine), le surcoût à l’achat par rapport à un modèle thermique équivalent est d’environ 16 000 euros d’après le rapport de France Stratégie 2022.
Coût d’acquisition : avantage thermique.
Les facteurs qui influencent vraiment les coûts au quotidien
Type de véhicule : Une compacte consomme moins qu’un SUV, que ce soit thermique ou électrique. Une Dacia Spring est plus sobre qu’une BMW i7, c’est évident (et moins prétentieux aussi).
Habitudes de conduite : L’éco-conduite paye, surtout avec une électrique grâce au freinage régénératif. Pour une thermique, pas d’excuse pour rouler nerveusement.
Météo : Chauffage et climatisation impactent la batterie des électriques. En hiver, les sièges chauffants sont vos meilleurs amis.
Tableau récapitulatif des couts essence vs électrique
Critères | Thermique | Électrique | Avantage |
---|---|---|---|
Coût d’acquisition | ~35 118 € (moyenne 2023) | ~40 970 € (Tesla Model 3) | Thermique |
Coût par km (500 km) | ~69 € (essence) | ~7,50 € (domicile) ou ~37,50 € (station) | Électrique |
Entretien annuel | 300-600 € | 100-300 € | Électrique |
Consommation en ville | Plus élevée (arrêts fréquents) | Réduite grâce au freinage régénératif | Électrique |
Consommation sur autoroute | Stable | Double en moyenne par rapport à la ville | Thermique |
Impact des équipements | Limité | Chauffage/clim affecte la batterie | Thermique |
Longs trajets (temps) | Ravitaillement rapide | Pause recharge toutes les 2-3 h (15-20 min) | Thermique |
Coût sur 5 ans (100k km) | ~14 500 € | ~2 500 € (domicile) ou ~8 500 € (station) | Électrique |
Entretien des freins | Usure fréquente | Usure réduite grâce au mode régénératif | Électrique |
Flexibilité de recharge | Stations uniquement | Domicile, station publique, solaire | Électrique |
Coût de réparation | Réparations classiques moins onéreuses | Réparations souvent coûteuses (batterie, capteurs) | Thermique |
Coût d’assurance | 500-900 €/an (selon modèle) | 700-1 200 €/an (hausse prévue dès 2024) | Dépend du modèle, match nul |
Quelques idées reçues entendues : le vrai faux
“Les recharges coûtent cher” : Faux, sauf si vous choisissez volontairement les stations les plus chères (vous achèteriez votre essence à 3 €/L ? Non ?).
“L’entretien est complexe” : Faux, la technologie électrique simplifie les choses.
“Pas adaptées aux longs trajets” : Vrai, si vous partez pour 1 000 km d’un seul coup. Mais pour des pauses toutes les 2-3 heures (15 à 20 minutes), c’est presque une invitation à déguster un café tranquille.
“La voiture électrique perd vite de sa valeur” : Vrai, la voiture électrique décote plus vite, on estime en moyenne qu’une voiture électrique décote 50% plus vite qu’une voiture essence et environ 20% plus vite qu’une voiture diesel.