L’association Axa Prévention fête les vingt ans de son baromètre annuel. Si les conducteurs font globalement preuve de plus de prudence qu’en 2004, un nouveau fléau s’impose : l’utilisation du smartphone au volant.
Les progrès par rapport à 2023 en chiffres clés
L’enquête, réalisée par Axa Prévention et Kantar, montre cette année plusieurs améliorations notables :
- 14% des conducteurs roulent entre 120 et 130 km/h sur une route limitée à 90 km/h.
- 69% respectent les limitations de vitesse sur autoroute.
- 7% des conducteurs reconnaissent avoir conduit après avoir bu cinq verres d’alcool ou plus.
C’est peut-être une prise de conscience ou conjoncturel. Par rapport à 2004, les excès de vitesse importants et la conduite sous alcool sont en nette diminution. Un bon point.
Le nouveau défis : le téléphone au volant
Cependant, le problème le plus alarmant de 2024 est l’usage du smartphone en conduisant.
- 80 % des conducteurs utilisent leur téléphone au volant.
- 46 % pour passer des appels.
- 22 % pour consulter leurs notifications.
- 31 % pour lire ou envoyer des SMS.
Ces chiffres représentent une hausse préoccupante par rapport à 2004, où seulement 24 % des conducteurs téléphonaient en conduisant. Cette pratique est particulièrement dangereuse, multipliant par 23 le risque d’accident lorsqu’un conducteur écrit un SMS d’après les statistiques de la Sécurité Routière.
Une prise de conscience encore faible
Bien que 91 % des conducteurs dénoncent l’alcool au volant, seulement 15 % jugent l’utilisation du téléphone portable comme “intolérable” Cela montre un manque de prise de conscience face aux dangers que représente l’inattention au volant, pourtant classée 4ème cause d’accidents mortels.
Chez les professionnels, l’usage du téléphone est encore plus préoccupant :
- 97 % des conducteurs de véhicules de société** utilisent leur téléphone** en conduisant.
- 57 % envoient des SMS.
- 23 % participent même à des réunions téléphoniques en conduisant.
Repenser la prévention
Pour Florence Guillaume, déléguée interministérielle à la sécurité routière, l’utilisation du smartphone est un “enjeu majeur encore sous-estimé“. Elle souligne que l’inattention au volant, bien qu’étant une cause fréquente d’accidents, reste “probablement minorée”.
Pour rappel, l’infraction du téléphone au volant est une contravention de classe 4 avec une amende de 135 euros et sanctionnée administrativement par un retrait de 3 points.
Depuis 2020, il est possible d’avoir une suspension de permis en cas d’une autre infraction commise en même temps. Peut-être faudrait-il aller encore plus loin ?
Le directeur général d’Axa France, Guillaume Borie, a également souligné la nécessité de “penser de nouvelles solutions” pour répondre à ces nouveaux défis. L’objectif est de continuer à réduire le nombre de morts sur les routes françaises, qui approchait les 3 200 décès en 2023, avec des chiffres augmentation au premier semestre 2024. Préoccupant…