Dans une tentative de faciliter l’accès à l’emploi et aux stages pour les jeunes, le gouvernement français envisage d’abaisser l’âge légal pour passer le permis de conduire de 18 à 17 ans. Cette mesure, qui pourrait être annoncée très prochainement par la Première ministre Élisabeth Borne, est actuellement à l’étude et fait l’objet de nombreuses discussions au sein de l’exécutif.
Maj : Elisabeth Borne a annoncé le permis à 17 ans ce 20 juin
Dans une interview au media Brut, la première ministre Elisabeth Borne a annoncé le permis à 17 ans. Cette possibilité sera offerte à tous les jeunes à partir de janvier 2024. Retrouvez le lien vers la vidéo de l’interview.
Un plan ambitieux pour la jeunesse
Selon des informations de France Info, cette mesure pourrait être annoncée dans le cadre de la présentation du plan pour la jeunesse du gouvernement le jeudi 22 juin 2023. Ce plan vise à faciliter l’insertion professionnelle des jeunes et à atteindre l’objectif d’un million d’apprentis d’ici à 2027.
Un débat en cours depuis 2004
La réflexion sur l’âge minimum pour passer le permis de conduire est en cours depuis plusieurs semaines au sein de l’exécutif. L’hypothèse d’un permis à 16 an avait déjà été évoqué au début des années 2000 dans le cadre de la sensibilisation au risque routier.
La proposition du gouvernement viserait à pouvoir passer le permis à 17 ans sans passer la conduite accompagnée (AAC).
Une mesure controversée et discutée
Cependant, cette mesure n’est pas sans susciter des controverses. En France, les 18-24 ans sont impliqués dans 17% des accidents de la route, alors qu’ils ne représentent que 9% de la population. L’abaissement de l’âge du permis de conduire pourrait impacter les statistiques de la sécurité routière qui sont en légère dégradation en 2022 avec 3267 morts.
Pourquoi cela peut être une bonne idée ?
Nous pensons que cela peut constituer une bonne idée pour plusieurs raisons :
- Cela permet de responsabiliser plus tôt les adolescents à la gestion du risque sur l’espace partagé que constitue la route ;
- Comme le souligne l’exécutif, cela permet de dynamiser les jobs d’été, les stages, les apprentissages ou encore les alternances, notamment pour les territoires non-urbains ;
- Cela permet pour les futurs bacheliers, de passer le permis en amont du BAC et de ne pas avoir à se préoccuper de trop de choses en même temps (inscriptions post-bac etc.) ;
- Intégrer l’apprentissage du Code de la route dans le cadre du collège et du lycée permettra de sensibiliser les jeunes plus tôt aux risques et aussi de réduire la conduite sans permis (et souvent sans assurance) ;
Une tendance européenne
Si la France s’engage dans cette voie, elle rejoindrait la liste des pays autorisant des mineurs à conduire seuls. En Europe, le Royaume-Uni, l’Irlande et la Slovaquie le permettent, à partir de 17 ans. Aux États-Unis, les jeunes peuvent conduire à partir de 16 ans.
Vers une réforme plus large du permis de conduire
En parallèle, le Parlement a définitivement adopté une proposition de loi sur la mise en place d’une plateforme numérique appelée « un jeune, un permis ».
Ce service numérique recensera l’intégralité des aides de l’État comme des collectivités locales pour financer son permis de conduire.
