Le premier ministre a présenté aujourd’hui le bilan de la Sécurité Routière 2018 qui fait suite aux 18 mesures prises lors du Conseil Inter-Ministériel de la Sécurité Routière de janvier 2018 (CISR du 9 janvier 2018). Le résultat d’une politique de Sécurité Routière “plus ambitieuse et plus efficace” s’est justifié Edouard Philippe. Le letimotiv était de “ne pas céder à la résignation”, le résultat est un “bilan historique sans ambiguïté” avec le plus faible nombre de morts sur les routes de l’histoire de la Sécurité Routière.
Des résultats meilleurs qu’en 2013
Après plusieurs années de hausse consécutive du nombre de morts sur les routes, l’année 2018 enregistre un nombre record : il n’y a jamais eu aussi peu de morts sur les routes françaises :
- 3259 morts en 2018, soit -189 morts (-5,5%) par rapport à 2017. C’est mieux que 2013 qui était le record jusqu’à présent.
- -24,8% de blessés hospitalisés en moins (6828 blessés en moins);
- -4,8% d’accidents corporels en moins (-2813 accidents);
- 116 vies épargnées sur les routes concernées par le passage à 80km/h depuis le 1er juillet 2018;
Plus encore, le premier ministre a insisté sur le 2ème semestre qui enregistre la mortalité la plus faible de l’histoire du réseau routier français.
Cette amélioration de la sécurité routière concerne tous les usagers de la route y compris les plus fragiles comme les piétons.
Réaménager la limite à 80km/h ?
En pleine crise des “gilets jaunes”, le gouvernement français sait très bien que la limitation à 80km/h sur les routes reste un sujet sensible soumis à des nombreuses polémiques y compris sur les résultats eux-mêmes. Le président de la République Emmanuel Macron a d’ailleurs indiqué à l’occasion de plusieurs débats avec des maires et des citoyens qu’il n’était pas contre un aménagement “au plus proche du terrain”.
Dans le cadre du grand débat national, la limitation de vitesse à 80km/h est une question “légitime” pour Edouard Philippe. Elle doit néanmoins se poser sans renier les “ambitions” initiales de réduction de l’insécurité routière.
La sécurité routière est un “sujet du quotidien” et “collectif”. Il s’est déclaré fier et engage les services de l’Etat à rester vigilent pour que ces résultats s’inscrivent dans la durée. Il a d’ailleurs évoqué la question des radars vandalisés depuis novembre 2018. Une situation qui a montré, selon les services de l’Etat, une augmentation de la vitesse moyenne constatée sur le réseau routier français sur les deux derniers mois de 2018. A ce sujet, le passage à 80km/h a entraîné une baisse de la vitesse moyenne constatée de 3,9km/h sur les routes à double-sens sans séparateur central.
Le premier ministre a ajouté que conformément aux engagements initiaux, que le surplus des amendes liées à la limitation à 80 km/h serait alloué au financement de projets liés à la sécurité routière et à des établissements d’accompagnement des victimes de la route. Cette somme représente 26 millions d’euros pour 2018.
Le premier ministre a enfin indiqué que les chiffres de la sécurité routière seraient présentés département par département courant février 2019 aux conseils départementaux. L’une des pistes évoquées à la sortie du grand débat serait d’adapter la limitation de vitesse à 80 km/h en fonction de la dangerosité de chaque route.
La fin des 80 km/h ? Peut-être pas. Mais une volonté de se rapprocher du terrain, afin de faire cohabiter une mesure statistiquement apparemment efficace et l’acceptabilité de la population sur le terrain.