La mesure est plutôt passée inaperçue dans les médias, notamment avec la polémique sur la réduction de la vitesse à 80km/h sur route. Le CISR de janvier 2018 envisage de rallonger le stage de récupération de points a une durée de 3 jours d’ici à l’année 2019 pour certains conducteurs “récidivistes”.
Un stage de 3 jours
On a compté environ 300 000 stagiaires en France en 2016. Pour 28% de ces participants ce n’était pas le premier stage. Le gouvernement d’Edouard Philippe par l’intermédiaire du comité inter-ministériel de la sécurité routière (CISR) veut cibler les conducteurs récidivistes en ajoutant une troisième journée dédiée à “l’examen des questions comportementales et psychologiques centrées sur la récidive”.
Seraient concernés les conducteurs ayant fait au moins 2 stages durant les 5 dernières années. Pour dire les choses autrement, tout 3eme stage de points dans un délai de 5 ans sera un stage de 3 jours. Sous conditions que la mesure soit appliquée en 2019 ou plus tard.
Pour Emmanuel Barbe, délégué inter-ministériel à la sécurité routière, le stage de sensibilisation reste efficace : “90% des personnes qui les ont suivis n’y reviennent pas, ce qui montre qu’elles changent leur conduite”. La mesure vise principalement les irréductibles qui font leur stage quasiment chaque année afin de “racheter des points” mais qui pensent que le danger sur la route, “c’est les autres”.
Alors que beaucoup de stages ont lieu le vendredi et le samedi, il faudra probablement trouver une solution pour ce troisième jour (aucun stage agréé le dimanche). Sera-t-il consécutif aux deux premiers jours ? Quelle sera la limite inférieure du nombre de participants ? Restera-t-elle à 6 ? Une autre réponse à apporter concernera le prix de ce stage de trois jours alors qu’il faut déjà compter globalement entre 110€ et 220€, en fonction des villes et des organisateurs, pour un stage de deux jours. Cette réforme est encore au stade de projet suite à une préconisation du CISR et nous aurons bientôt plus de détails sur faisabilité de la réforme et les détails de la mise en place (date, programme, tarif, type de stage etc.).
Le stage de récupération de points : rappels
Rappelons que cette formation est un stage de sensibilisation à la sécurité routière organisé par un centre agréé par la préfecture afin de récupérer des points de permis. Le stage récupération de points volontaire est :
- limité à une fois par an de date à date (pas par année civile), il faut un an et un jour entre deux participations,
- d’une durée de deux jours consécutifs, encore en 2018, souvent le vendredi-samedi ou le lundi-mardi pour 14 heures en tout,
- une formation agréée permettant de récupérer 4 points maximum (sans dépasser 12 points),
- animé par deux animateurs, un formateur d’enseignant de la conduite automobile et de la sécurité routière (B.A.F.M) et un psychologue,
- composé de 6 à 20 participants stagiaires,
- un stage qui peut être accompli partout en France (voir la liste des dates proches et des prix sur legipermis.com),
Le stage n’est possible que pour un conducteur ayant un permis valide ni invalidé (plus de point et réception d’une lettre 48SI), ni annulé par un juge. Il est en revanche possible de faire un stage avec une suspension de permis.
je totalise 900 000 Km au compteur, sans aucun accident (700 voitures et 100 motos essayées) . J’ai réussi à ne perdre qu’un point en 1997, un point en 1998 et 1+3 en 1999. Le stage sympathique que je viens d’effectuer m’a apporté quelques informations pour améliorer ma conduite mais il a éludé les vrais motivations. Sur quelles bases scientifiques a-ton décidé le passage de 140 à 130, de 90 à 80, de 60 à 50 et de 50 à 30 ? Je rappelle que Miterrand en campagne s’était engagé à revenir au 140. Quant à Edouard Philippe, il n’a rien justifié de sérieux pour son entêtement sur le 80..
Le stage que j’ai effectué, bien dirigé par des professionnels de la communication, s’est limité aux thèmes : vitesse, alcool et téléphone portable.
La drogue a été à peine évoquée (plusieurs stagiaires se vantaient d’être consommateurs réguliers de canabis), pas un mot sur la fatigue et l’inattention, pas un mot sur les poids lourds étrangers qui,nous cachent parfois les panneaux et nous écrasent de leurs 40 tonnes, pas un mot sur les limitations qui changent tous les 30 km. Pour moi, la sécurité c’est important ! Avoir encore plus de 3 000 morts avec nos bonnes routes et nos voitures sécurisées, cela prouve que la gestion n’est pas bonne, elle reste émotionnelle et démagogique alors qu’elle devrait être technique.