Selon un rapport de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) publié en 2014, environ 3,4% des accidents de la route sont imputables à un médicament. Les autorités sanitaires ont revu la liste des médicaments, classés en 3 catégories, qui peuvent être nuisibles à la vigilance et la conduite. 33 nouveaux médicaments ont été ajoutés à cette liste dans laquelle les anxiolytiques et les somnifères sont en première ligne avec près de 11 millions de prescriptions en France. Alors que depuis 2008, environ 250 nouvelles substances viennent d’entrer sur le marché, il fallait mettre cette liste à jour. Oui, “La sécurité routière commence sur votre table de nuit.”
3 catégories distinctes pour la dangerosité des médicaments
Il existe 3 catégories différentes pour classer les médicaments selon leur dangerosité pour la conduite :
- Niveau 1 : il faut impérativement lire la notice du médicament avant de prendre le volant.
- Niveau 2 : ne pas conduire sans l’avis de son médecin,
- Niveau 3 : ne pas conduire avec la prise du médicament et demander l’avis à son médecin pour la reprise.
Voici les pictogrammes associés à cette classification :
Une campagne de communication avec les pharmacies
Le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP), la Direction générale de la Santé (DGS) et la Sécurité routière ont signé une convention de 3 ans sur la sensibilisation du grand public aux effets des médicaments sur la conduite. Cette décision fait suite aux nombreuses mesures décidées dans le cadre du CISR du 2 octobre 2015. Est prévu en complément, la mise à disposition d’un kit de communication pour les pharmacies, avec notamment une affiche dont le slogan est “La sécurité sur la route commence sur votre table de nuit”.
Les pharmaciens veulent surtout insister sur la dangerosité de certaines molécules comme le bromazépam, que l’on retrouve dans le Xanax et le Lexomil. Tout comme le Tranxene ou le Valium qui sont des benzodiazépines ou comme l’antiépileptique Rivotril qui contient du clonazépam. Sont aussi concernés les anesthésiques à base de ropivacaïne. Tous ces médicaments, dont certains comme le Lexomil, sont largement prescrits en France, sont passés du niveau 2 au niveau 3.
La sécurité routière (@routeplussure) et le @MinSocialSante lancent une campagne de prévention sur l’effet des médicaments sur la conduite 🚗 pic.twitter.com/wQppICxBgu
— MinSocialSanté (@MinSocialSante) 22 mars 2017
Liste des 33 nouveaux médicaments concernés
C’est l’arrêté du 13 mars 2017 qui modifie l’arrêté du 8 août 2008 pris pour l’application de l’article R. 5121-139 du code de la santé publique, qui ajoute ces 33 nouveaux médicaments dangereux pour la conduite. Cette liste contient des antiépileptiques, des antipsychotiques, des antidépresseurs, des antiparkinsoniens, des antalgiques (antidouleurs) et des anti-inflammatoires :
Niveau 1
- Rasagiline
- Circadin
- Diergospray
Niveau 2
- Prialt
- Inovelon
- Zebinix
- Vimpat
- Trobalt
- Fycompa
- Neupro
- Trevicta
- Cymbalta
- Valdoxan
- Pyridostigmine
- Aripiprazole (forme orale)
- Ambénomium
- Brintellix
- Modiodal
- Mestinon
- Firdapse
- Fampyra
- Wakix
- Izalgi
- Xeroquel
- Prostigmine
- Suboxone
Niveau 3
- Xyrem
- Lenoxe
- Chlorotekal
- Chirocaïne
- Diacomit
- Abilify
- Dexdor
Les risques de conduire avec un médicament
Il faut savoir que les effets de beaucoup de ses médicaments sont similaires à l’alcool avec une baisse importante de la vigilance et des réflexes avec notamment les symptômes suivants : vertiges, somnolence, trouble de la vue, maux de tête. Attention et contrairement à une idée reçue, ce n’est pas parce qu’un médicament est sans ordonnance qu’il n’est pas dangereux pour la conduite. Il faut impérativement lire la notice et demander conseil à son pharmacien.
